Tran Lam
Published: 2014-05-28
Total Pages: 247
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En 1975, du jour au lendemain jai t arrache de ma chre mre cause de la guerre des Khmers rouges. Cette perte de ltre cher ma plonge dans une telle souffrance, un tel vide que je me croyais morte vivante. Ce qui me conservait en vie tait lespoir de revoir pour une dernire fois ma mre, vu qui ne sest jamais ralis. Cela ma pris des annes avant de pouvoir lui dire adieu. Le 17 avril 1975, la punition des habitants de Phnom-Penh fut la fin de cette ville telle que nous lavions connue, par les Khmers rouges, ville que jaurais aim connatre davantage. Cette troupe de jeunes paysans arms jusquaux dents, des garons peine sortis de ladolescence, a rpandu la terreur travers la ville de Phnom-Penh, avec leur air arrogant et prtentieux, tout comme si le monde entier leur appartenait. Vtus de leurs habit, ressemblant des corbeaux, ont fait en sorte que je ne peux voir ces animaux sans aussitt penses ces Khmers rouges qui me terrifient encore. Leur bandeau rouge sang sur le front avait de quoi faire frmir jusquaux os et leurs yeux affichant leur identit de monstre, de tueur, sans aucune piti pour leurs semblables. Leurs camps de concentration furent une des pisodes les plus sanglantes du XXe sicle. Ces jeunes Khmers rouges, forms pour mpriser les gens de la ville comme si nous tions des criminels dangereux. Ils nous dtestaient, nous qui vivions dans les villes, car nous tions la raison de leur pauvret; nous mprisants, nous devions donc tre limins. Ce fut leur tour de nous maltraiter afin de se venger de nous. Ces ides fausses, implantes dans leurs esprits par les chefs Khmers rouges, leur ont permis de nous torturer et de tuer dans aucune piti et remord. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges prennent le pouvoir et entrent Phnom-Penh. La capitale fut vide de tous des habitants en moins de 48 heures. Les soldats rouges passrent de porte en porte pour faire sortir les gens en disant : Vous ne partez que pour quelques minutes, inutile dapporter des bagages Ma famille et moi furent dplacs, tout comme la population Khmer, vers la campagne. ce moment le Cambodge sombre dans une guerre terrible o les Khmers rouges ont transform le pays en un vaste camp de concentration, un camp de la mort. Les Khmers rouges ont anantis les lites en les exterminant. Cet immense gnocide a fait disparatre le plus grande partie de la population Cambodgienne. Dans cette foule de dports jtais l, impuissante face cette guerre dans piti. Le quotidien du camp de la mort tait fait de torture, dhumiliation, dexcutions sommaires, de famine provoque et de terreur. Longue liste pour mes quatre annes passes sous le rgime de Pol Pot. Jtais perdue dans cet enfer, dans un face face constant avec la mort; mais mon heure ntait pas au rendez-vous. Mais plusieurs dautres nont pas eu cette chance car des millions de Khmers ont perdus la vie en moins de quatre annes sous ce rgime de Pol Pot qui voulait instaurer le communisme rural et la terreur. Il faut respecter langhar. (sorte de dieu), sinon cest la mort qui nous attendait et elle tait trs proche : notre porte et parfois mme attendait avec impatience. Pol Pot : ce nom seul terrifie le peuple khmer. Il vole le pouvoir de Dieu sur la vie et la mort de millions de khmers. Avoir un langage trop correcte ou porter des lunettes, font de ces personnes des criminelles quil faut liminer. Ces gens instruits, il vaut mieux les liminer : vaut mieux liminer un innocent que de garder un ennemi. Des vrais psychopathes qui prenaient plaisir torturer les gens afin de se donner de limportance ou pour se sentir plus vivants. Les slogans des Khmers rouges taient : Vous devez vous pier les uns les autres Vous garder ne rapporte rien; vous dtruire nest pas une perte! Celui qui proteste est un ennemi. Sil soppose, il devient un cadavre Mieux vaut tuer un innocent que de garder en vie un ennemi Ces slogans constituaient les lignes de conduite des Khmers rouges et cest partir de cela quils nous traitaient.