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Comment repenser le rapport au travail et à l'entreprise au moment où l'Etat se retire des affaires en Afrique? Telle est la question à laquelle cet ouvrage tente de répondre. A contre-courant des idées reçues, l'auteur ouvre des pistes de réflexion et d'analyse qui constituent une véritable introduction au débat majeur sur la productivité du travail et la compétitivité des entreprises en Afrique à l'ère de l'économie mondialisée. En prenant en compte l'articulation des rapports entre le travail, le temps et les sociétés, cette étude pluridisciplinaire met en lumière l'importance primordiale des fondements sociaux de l'efficacité économique dans les pays africains. Au sud du Sahara, l'entreprise est, en effet, à la recherche de son identité dans des sociétés marquées par la mémoire douloureuse des travaux forcés, une mémoire faite de violence et d'insoumission. Les attitudes et les comportements de l'homme au travail s'enracinent dans cette mémoire dont le poids dans les lieux de production aide à comprendre les défis qui interpellent les entrepreneurs. " Entreprendre " n'a de sens que si cet acte témoigne de la capacité de l'entrepreneur de canaliser le dynamisme qui sous-tend l'imaginaire d'insubordination, ouverte ou déguisée, devant ce que les Africains appellent " le travail du Blanc ". Dès lors, " entreprendre " est un acte risqué qui n'est pas d'abord une affaire de recettes mais relève de l'art. De toute évidence, à l'heure où l'on privatise à tout prix, un ordre productif ne peut être efficace et acceptable aux yeux des travailleurs africains que si l'objectif de compétitivité est compatible avec les attentes et les intérêts des hommes et des femmes qui participent à la vie des entreprises.
L‘avenir du travail en Afrique se penche sur deux questions fondamentales : comment créer des emplois productifs et comment subvenir aux besoins des laissés-pour-compte. Le rapport met en lumière comment l’adoption des technologies numériques, conjuguée à d’autres phénomènes mondiaux, transforme la nature du travail en Afrique subsaharienne et pose un défi en même temps qu’elle crée de nouvelles possibilités. Les auteurs montrent que les nouvelles technologies ne sont pas simplement synonymes de destruction d’emplois, comme on le craint généralement, mais qu’elles peuvent permettre aux pays africains de construire un monde du travail inclusif et offrir des opportunités aux travailleurs les moins qualifiés. Pour exploiter ces opportunités, cependant, il est indispensable de mettre en place des politiques publiques et de réaliser des investissements productifs dans quatre domaines principaux. Il faudra notamment promouvoir des technologies numériques inclusives, développer le capital humain d’une main-d’oeuvre jeune, globalement peu qualifiée et qui s’accroît rapidement, augmenter la productivité des entreprises et des travailleurs du secteur informel et élargir la couverture de la protection sociale pour atténuer les risques liés aux bouleversements du marché du travail. Le présent rapport, prolongement du Rapport sur le développement dans le monde 2019 de la Banque mondiale, aborde en conclusion d’importantes questions de politique publique qui viendront alimenter de futurs travaux de recherche permettant de guider les pays africains sur la voie d’une croissance plus inclusive.
Featuring essays from a broad range of contributors this book is a treasure for anyone interested in theological reflection from an African perspective and is a necessary resource for theologians and scholars working in a church that is steadily moving its center to the Global South.
Tous les pays africains ont besoin d'avantage d'emplois de qualité pour leurs populations croissantes. Le rapport « Afrique numérique : Transformation technologique pour l’emploi » montre qu'une utilisation plus large, par les entreprises et les ménages, des technologies numériques génératrices de productivité est impérative afin de générer de tels emplois, y compris pour les personnes peu qualifiées. Dans le même temps, cette démarche peut soutenir non seulement l'objectif à court terme de reprise économique postpandémique des pays, mais aussi leur vision d'une transformation économique assortie d’une croissance plus inclusive. Cependant, ces résultats ne seront pas automatiques. La disponibilité de l'internet mobile a augmenté sur l’ensemble du continent ces dernières années, mais l'écart d'utilisation est le plus élevé au monde. Les zones disposant d'au moins un service internet mobile 3G couvrent désormais 84 % en moyenne de la population des pays d'Afrique subsaharienne, mais seulement 22 % utilisent ces services. Et l'entreprise africaine moyenne accuse un certain retard en matière d'utilisation de smartphones et d’ordinateurs, ainsi que de technologies numériques plus sophistiquées qui contribuent à obtenir de nouveaux gains de productivité. Deux problèmes expliquent cet écart d'utilisation : l'absence d'abordabilité de ces nouvelles technologies et la de les utiliser. Pour les 40 % d'Africains qui vivent en dessous du seuil de pauvreté extrême, les forfaits de données mobiles coûteraient à eux seuls un tiers de leurs revenus, en plus du prix des appareils d'accès, des applications et de l'électricité. Les forfaits de données pour les petites et moyennes entreprises sont également plus chers que dans d'autres régions. De plus, la qualité des services internet †“ de même que la fourniture d'applications attrayantes et adaptées aux compétences qui favorisent l'entrepreneuriat et augmentent les revenus †“ présente des lacunes qui freinent la volonté des entreprises et populations de les utiliser. Pour les pays qui utilisent déjà ces technologies, les retombées du développement sont importantes. De nouvelles études empiriques réalisées pour le présent rapport s'ajoutent aux données sans cesse croissantes qui démontrent que la disponibilité de l'internet mobile augmente directement la productivité des entreprises, accroît le nombre des emplois, et réduit la pauvreté à travers l'Afrique. Pour que ces bénéfices ainsi que d'autres avantages se concrétisent plus largement, les pays africains doivent mettre en oeuvre des politiques complémentaires et synergiques afin de renforcer à la fois la capacité de payer des consommateurs et leur volonté d'utiliser les technologies numériques. Ces interventions doivent accorder la priorité à une utilisation productive en vue de générer un grand nombre d'emplois inclusifs dans une région sur le point de bénéficier d'une main-d'oeuvre massive et jeune, laquelle est appelée à devenir la plus importante du monde d'ici la fin du siècle.
Malgré la forte croissance économique que l’Afrique subsaharienne a connue ces vingt dernières années, les niveaux de transformation économique, de réduction de la pauvreté et de développement des compétences dans cette partie du monde sont bien inférieurs à ceux des autres régions. Des investissements judicieux dans le développement des compétences, en accord avec les objectifs politiques de croissance de la productivité, d’inclusion et d’adaptabilité, peuvent aider à accélérer la transformation économique de la région subsaharienne au XXIe siècle. L’augmentation de la population en âge de travailler en Afrique subsaharienne constitue une réelle chance d’accroître la prospérité collective. Les pays de la région ont investi massivement dans le développement des compétences†‰; les dépenses publiques consacrées à l’éducation ont été multipliées par sept au cours des 30 dernières années, et le nombre d’enfants scolarisés est aujourd’hui plus élevé que jamais. Pourtant, les systèmes d’éducation de cette population n’ont pas donné les résultats escomptés, et ces insuffisances entravent considérablement les perspectives économiques. Dans la moitié des pays, moins de deux enfants sur trois terminent l’école primaire, et encore moins atteignent des niveaux supérieurs d’enseignement et obtiennent un diplôme. Les acquis d’apprentissage demeurent faibles, ce qui entraîne des lacunes dans les compétences cognitives de base telles que la lecture, l’écriture et le calcul, aussi bien chez les enfants, les jeunes que les adultes. Le taux d’alphabétisation de la population adulte est inférieur à 50 % dans de nombreux pays†‰; la part des adultes sachant lire, écrire et compter de manière fonctionnelle est encore plus faible. Une réforme du système est nécessaire pour réaliser des progrès significatifs. De multiples agences aux niveaux national et local sont impliquées dans les stratégies de développement des compétences, faisant des compétences «†‰le problème de tous, mais la responsabilité de personne†‰». Les politiques et les réformes doivent permettre de renforcer les capacités des politiques qui ont fait leurs preuves et d’instaurer des mesures incitatives visant à faire converger le comportement de tous les acteurs dans la poursuite des objectifs de développement des compétences au niveau national. Le développement des compétences en Afrique subsaharienne, un exercice d’équilibre. Investir dans les compétences pour la productivité, l’inclusion et l’adaptabilité présente des données qui éclaireront les choix stratégiques des pays en matière d’investissements dans les compétences. Chaque chapitre aborde un ensemble de questions spécifiques, en s’appuyant sur une analyse originale et sur une synthèse des travaux existants pour explorer les domaines principaux : • comment les compétences appropriées à chaque étape du cycle de vie sont-elles acquises et quelles défaillances du marché et des institutions affectent le développement des compétences†‰; • quels systèmes sont nécessaires pour que les individus aient accès à ces compétences, notamment les investissements consentis par les familles, les institutions du secteur privé, les écoles et autres programmes publics†‰; • comment ces systèmes peuvent-ils être renforcés†‰; • comment les personnes les plus vulnérables, à savoir celles qui ne font pas partie des systèmes standards et qui n’ont pas réussi à acquérir des compétences essentielles, peuvent-elles être soutenues. Les pays de la région seront souvent confrontés à des arbitrages difficiles qui auront des effets distributifs et influeront sur leur trajectoire de développement. Des dirigeants engagés, des efforts conjoints de réforme et des politiques bien coordonnées sont essentiels pour aborder le délicat exercice d’équilibre que représente le développement des compétences en Afrique subsaharienne.
Combining Catholic social teaching, feminist and African liberation theology, and the social sciences, Joseph Loïc Mben, SJ, develops a contextual gendered African Christian social ethic that addresses the oppression and marginalization of working women in Sub-Saharan Africa. He focuses primarily on African women from working and poor classes living in either urban or rural settings, particularly in Cameroon, and thus shows the necessity of inflecting Catholic social teaching along the differential of gender.
Génératrice d’emplois et de productivité, l’industrialisation est un vecteur de croissance qui coïncide souvent avec l’accélération du développement dans les économies les plus avancées. Cela étant, du fait de la rapidité des avancées technologiques et des restructurations qu’a connues le commerce international, certains chercheurs et décideurs remettent aujourd’hui en cause les contributions de l’industrie manufacturière au développement dans les Etats où son apparition est tardive. Dans le même temps, l’industrialisation et les transformations structurelles font partie intégrante de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des stratégies de développement de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne. A la lumière de ce regain d’intérêt pour l’industrialisation dans l’ensemble de la région, il importe moins de savoir si les pays d’Afrique sub-saharienne doivent considérer l’industrialisation comme l’une des voies vers la croissance durable que de promouvoir effi cacement les perspectives ouvertes par cette dernière. L’industrialisation en Afrique subsaharienne : Saisir les opportunités offertes par les chaînes de valeur mondiales se penche sur cette question en proposant de réévaluer les perspectives d’industrialisation des pays d’Afrique sub-saharienne au travers de leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales et en examinant le rôle de la politiques dans le renforcement de ces perspectives.Les principaux enseignements de cette étude indiquent que • L’Afrique sub-saharienne n’a pas connu de désindustrialisation précoce; au contraire, la région a bénéfi cié d’une croissance substantielle de l’emploi manufacturier en dépit d’une contribution toujours limitée de la valeur ajoutée industrielle au PIB. • L’intégration de la région aux chaînes de valeur industrielles mondiales reste relativement élevée, bien qu’elle soit marquée par la présence dominante des produits primaires et par le recours à l’emploi peu qualifi é. • L’intégration aux chaînes de valeur mondiales conduit à des créations d’emplois et l’intégration verticale en amont permet d’en créer encore davantage. Le présent ouvrage souligne l’importance des politiques dans le maintien d’un marché compétitif, dans la promotion d’une hausse de la productivité, dans l’encouragement du développement des compétences et dans l’accompagnement de secteurs tels que les infrastructures et la fi nance. Les décideurs politiques peuvent renforcer les connections des chaînes de valeur mondiales 1) en augmentant la valeur ajoutée des produits d’export existants, 2) en encourageant la reconversion vers l’emploi hautement qualifi é et 3) en créant des avantages comparatifs pour les industries centrées sur les savoirs.
Le redressement de l’Afrique subsaharienne a été spectaculaire au cours des deux dernières décennies. Après de nombreuses années de déclin, l’économie du continent a commencé à reprendre de la vigueur au milieu des années 90. Grâce à cette croissance macroéconomique, la santé de la population s’est améliorée, le nombre des jeunes fréquentant l’école a augmenté, et le taux d'extrême pauvreté a diminué de 54 % en 1990 à 41 % en 2015. La région a connu moins de conflits (en dépit de ceux qui couvent dans certains pays et du nombre inquiétant des personnes déplacées), un élargissement des libertés politiques et sociales, et des progrès dans l’égalité hommes-femmes. Malgré ces avancées, les défis sont énormes. La croissance économique a ralenti au cours des dernières années. Les taux de pauvreté affichés dans de nombreux pays sont les plus élevés du monde. Et la croissance démographique africaine provoque une augmentation du nombre des pauvres du continent. Au niveau mondial, on assiste à un déplacement de la pauvreté de l'Asie du Sud vers l'Afrique. La stabilité et la croissance macroéconomiques sont certes des composantes essentielles de la réduction de la pauvreté et de l’amélioration du bien-être, mais elles ne sont pas suffisantes. Ce rapport explore les points d’entrée critiques et les domaines d’action prioritaires pour l’accélération de la réduction de la pauvreté en Afrique. Au-delà de la stabilité et de la croissance macroéconomiques, il cherche à savoir ce qui peut encore être fait et à identifier les points sur lesquels les décideurs devraient se concentrer pour réduire la pauvreté. Un agenda des politiques favorable aux pauvres requiert de la croissance aux endroits où ceux-ci vivent et travaillent, ainsi que de s’attaquer aux nombreux risques auxquels les ménages sont exposés. En conséquence de quoi, le présent rapport a ajouté une optique « emplois » à son travail. Il met carrément l’accent sur la productivité et les moyens de subsistance des pauvres et des personnes vulnérables, autrement dit sur ce qui est nécessaire pour accroître leurs revenus. Il s’attache enfin à la manière de financer l’agenda de lutte contre la pauvreté et de développement.