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L’émergence du principe de précaution accompagne le progrès scientifique, et traduit la prise de conscience des limites du principe de prévention. À travers l’analyse de plusieurs dispositifs juridiques, relatifs à la gestion des risques alimentaire, biotechnologique, médicamenteux, radiologique et chimique, cet ouvrage s’efforce de revisiter les instruments du droit de la prévention des risques technologiques sous l’angle nouveau de l’articulation entre seuil de connaissances et décision.
L'EMERGENCE DU PRINCIPE DE PRECAUTION RESULTE, DU FAIT DU PROGRES DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES, DE LA PRISE DE CONSCIENCE DES LIMITES DU PRINCIPE DE PREVENTION. CONSACRE DANS LE CHAMP DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT. LE PRINCIPE DE PRECAUTION A AUSSI VOCATION A S'APPLIQUER DANS LE DOMAINE DE LA SANTE PUBLIQUE. IL VISE A PREVENIR DES RISQUES DE DOMMAGES CARACTERISES PAR L'INCERTITUDE, LA GRAVITE ET L'IRREVERSIBILITE. SA MISE EN OEUVRE NE REQUIERT PAS L'INVENTION DE NOUVEAUX INSTRUMENTS JURIDIQUES, ELLE S'APPUIE AU CONTRAIRE SUR L'ARSENAL JURIDIQUE EXISTANT DE LA PREVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES (EVALUATION ET AUTORISATION PREALABLES, OBLIGATION DE SUIVI, SEUIL, MESURES CONSERVATOIRES), QU'ELLE ENRICHIT PAR LA PRISE EN COMPTE DE L'INCERTITUDE SCIENTIFIQUE. LES MESURES DE GESTIONDES RISQUES SE TROUVENT AINSI "SURDIMENSIONNEES" PAR RAPPORT A L'ACTION QUI SERAIT PRESCRITE SUR LA BASE DU PRINCIPE DE PREVENTION. ON PEUT DISTINGUER LES IMPLICATIONS JURIDIQUES DU PRINCIPE DE PRECAUTION SELON QU'ELLES S'INSCRIVENT DANS LE CADRE DE LA GESTION PERMISSIVE OU DE LA GESTION CONSERVATOIRE DU RISQUE. L'UN DES INTERETS DE CETTE APPROCHE EST DE MONTRER QUE LE PRINCIPE DE PRECAUTION EST UN PRINCIPE D'ACTION QUI A VOCATION A S'APPLIQUER AUX DIFFERENTES PHASES DU PROCESSUS DECISIONNEL. EN RECENSANT, SUR LA BASE DE CETTE DISTINCTION, LES VECTEURS ACTUELS OU POTENTIELS DE PRISE EN COMPTE DE L'INCERTITUDE SCIENTIFIQUE DANS LE DROIT POSITIF, L'ON PEUT AINSI IDENTIFIER LA PRESENCE SUBSTANTIELLE DE CE PRINCIPE DANS LE DROIT POSITIF. SA CONSECRATION FORMELLE N'ENTRAINE DONC PAS DE PHENOMENE DE RUPTURE PAR RAPPORT AU DROIT EXISTANT. IL Y A AU CONTRAIRE RENFORCEMENT MUTUEL ENTRE LA PRESENCE SUBSTANTIELLE DU PRINCIPE DE PRECAUTION DANS LE DROIT POSITIF ET SA RECONNAISSANCE PAR LE LEGISLATEUR EN TANT QUE PRINCIPE JURIDIQUE.
Le principe de précaution est de plus en plus invoqué dans les affaires touchant à l'environnement, à l'alimentation, à la santé. Que recouvre-t-il dans la pratique? Quels sont ses contours juridiques? Quelles sont les implications judiciaires de son utilisation? Dans ce rapport commandé par le Premier ministre, Philippe Kourilsky et Geneviéve Viney explorent le contenu du principe de précaution, tout en soulignant que, selon l'usage qui en sera fait, il peut aboutir au meilleur comme au pire. Philippe Kourilsky est professeur au Collége de France, directeur général de l'Institut Pasteur et membre de l'Académie des sciences. Geneviéve Viney est professeur de droit civil et dirige le centre de recherche en droit privé à l'université Paris-I.
Largement invoqué dans les affaires récentes qui mobilisent les médias, le principe de précaution suppose un contrôle a priori par l'administration. C'est la recherche du risque zéro et l'émergence d'un Etat de précaution qui se construit d'abord dans sa dimension internationale et favorise l'apparition d'une communauté internationale du risque.
Risque zéro, principe de précaution, veille sanitaire, ces notions font aujourd'hui partie du vocabulaire courant de notre société où, paradoxalement, le sentiment d'insécurité ne cesse de croître alors que les protections n'ont jamais été aussi fortes. S'il est légitime pour un salarié de revendiquer le droit à la santé au travail ou pour un consommateur de vouloir acheter des produits sains, l'exigence du " tout sécuritaire " ne risque-t-elle pas de paralyser toute initiative économique ou sociale ? Médecins, chercheurs, sociologues, politiciens, chefs d'entreprise, syndicalistes ou juristes nous apportent ici leurs réponses. Ils nous expliquent comment a évolué la notion de risque au cours des dernières décennies et comment des politiques de prévention se sont mises en place. Peut-on tout prévoir ? Peut-on tout assurer ? Y a-t-il des risques acceptables ? Derrière ces questions se profilent les contours de la société de demain.
La gestion du risque en contexte d'incertitude scientifique qu'assure le " principe de précaution " déteffi1ine un nouveau rapport à la connaissance et à la science. En même temps qu'il ouvre la société et le droit sur cette dimension longtemps inconcevable qu'est la gestion de l'incertain, le succès de ce principe ne doit pas masquer qu'il est le produit d'une évolution sociale. L'accroissement de la vulnérabilité humaine s'accompagne d'une hypersensibilité aux risques, d'une obsession sécuritaire auxquelles le respect de ce principe est censé répondre. Sécurité et précaution structurent désoffi1ais l'Etat providence. En matière sanitaire, ce principe s'impose comme la réponse noffi1ative à l'exigence de sécurité sanitaire, comme la réponse spontanée mais tardive de l'Etat aux crises sanitaires qu'il ne sut prévenir. Considérée comme un " principe " destiné à guider l'action des pouvoirs publics, la précaution n'est pas réductible à ce concept en matière sanitaire et médicale. Avant même d'être un principe formalisé, elle peut être identifiée comme une logique juridique inhérente à un raisonnement adopté par le juge administratif afin d'offrir une réparation aux victimes de dommages sanitaires. Rien n'interdit que la précaution puisse être à la fois principe et standard juridiques. L'évolution de la responsabilité médicale le démontre. Dans la pratique de son art, le corps médical doit désoffi1ais cultiver le doute. A l'échelle collective et à l'échelle individuelle, les décideurs doivent pouvoir apporter la preuve de l'absence de risque sanitaire. L'inversion de la charge de la preuve que consacre ce principe participe à la transfoffi1ation de la faute, du lien de causalité, de l'obligation d'information qui prennent en compte l'incertitude. La transfoffi1ation jurisprudentielle de ces notions peffi1et de cerner l'origine précise de la précaution qui, comme aujourd'hui, devait garantir la sécurité sanitaire en de santé publique.
Le principe de précaution a été inscrit dans la Constitution Française récemment. Il fut d'abord appliqué aux problèmes environnementaux et a désormais pris place dans le domaine de la santé avec notamment l'extension des menaces épidémiques. Les différentes formulations ont en commun un élément essentiel : les décisions doivent être prises sur la base d'une information scientifique incertaine. Le principe de précaution doit être utilisé par les décideurs politiques comme un outil de gestion du risque, même s'il est controversé aujourd'hui dans le milieu des experts scientifiques, où les partisans d'une analyse des facteurs de risque avant que l'épidémie ne se propage s'opposent à ceux qui prônent une analyse a posteriori des effets que l'on soupçonne.
Le principe de précaution a été inscrit dans la Constitution Française récemment. Il fut d'abord appliqué aux problèmes environnementaux et a désormais pris place dans le domaine de la santé avec notamment l'extension des menaces épidémiques. Les différentes formulations ont en commun un élément essentiel : les décisions doivent être prises sur la base d'une information scientifique incertaine. Le principe de précaution doit être utilisé par les décideurs politiques comme un outil de gestion du risque, même s'il est controversé aujourd'hui dans le milieu des experts scientifiques, où les partisans d'une analyse des facteurs de risque avant que l'épidémie ne se propage s'opposent à ceux qui prônent une analyse a posteriori des effets que l'on soupçonne.
Notre société moderne est marquée par les risques et les dangers du progrès technique, ceux que nous avons pu identifier et ceux que nous n'avons pas encore appréhendés. Ce sont des personnes qui meurent de maladies nosocomiales contractées à l'hôpital. Ce sont également 100 000 salariés décédés pour avoir respiré des fibres d'amiante. En même temps, la surmortalité due à la vague de chaleur de 2003 s'élève à 70 000 décès en Europe, dont 20 000 en France. L'explosion du réacteur de Tchernobyl il y a vingt ans, a occasionné au moins 67 000 morts dans la seule Russie sans compter les effets encore mal perçus des retombées sur l'Europe de l'Ouest. Telle est l'actualité d'aujourd'hui ! Que penser des risques que représentent les développements surprenants des nanotechnologies sur la santé et sur la vie ; les nanorobots, les nanopoussières, les nanoarmements n'auront-ils pas des effets insoupçonnés allant même jusqu'à attenter à nos libertés fondamentales ? Les enjeux financiers, économiques et humains sont considérables. Au plan politique et juridique, le principe de précaution constitue une première parade à ces dangers. Face à un risque suspecté mais non encore identifié, ne pas agir devient alors une faute. Il est proposé au lecteur de prendre conscience des enjeux auxquels notre société doit faire face. Dans les situations de crise que nous vivons, le Droit ne pourrait-il pas aider le Politique à engager plus clairement sa responsabilité et rétablir ainsi la confiance de l'opinion publique ? A ce titre le Principe de Précaution est sans conteste une clef pour le futur.