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Je quittai Hong Kong en fevrier 1956 (...) J'etais fatigue du monde des renseignements, j'avais rate la guerre en Indochine, je pensais en savoir assez sur les insurrections et je voulais tester certaines de mes theories. Dans Pacification en Algerie, ouvrage inedit en France, le lieutenant-colonel David Galula, theoricien majeur eleve au rang de Clausewitz de la contre-insurrection par les strateges americains, raconte sa conquete, par petites touches, des populations de Kabylie, prealable indispensable a la destruction des organisations politico-administratives du FLN.
L’auteur a eu 20 ans en 1954, au moment du déclenchement de l’insurrection algérienne. Comme tous les hommes de sa génération, il a dû franchir la Méditerranée pour aller contribuer à ce qu’on appelait le « maintien de l’ordre », dans des départements qu’on croyait français pour toujours. Pendant des années, les gouvernements successifs ont entretenu la fiction d’une « pacification » qui n’était pas la guerre et il a fallu attendre des décennies pour qu’on reconnaisse à ces jeunes gens le statut de « combattant ». Jean J. Mourot a découvert très tôt la réalité guerrière du conflit, d’abord comme « tirailleur » à l’instruction dans un camp perdu de la campagne oranaise, puis comme élève-officier à l’école de Cherchell. Après un entracte comme officier instructeur sur les bords du lac de Constance, il a retrouvé la dure réalité algérienne dans l’ouest oranais, d’abord comme responsable d’un de ces mille villages de regroupement prévus par le plan de Constantine puis comme chef d’un poste de surveillance, dans un donjon de béton de la ligne Morice, à la frontière marocaine. S’il n’a pas été directement impliqué dans les combats, il n’en a pas moins vécu pendant 28 mois dans le climat de guerre dont témoigne ce livre. C’est son expérience ordinaire d’appelé persuadé que l’Algérie ne tarderait pas à devenir indépendante qu’il relate ici. Cinquante ans après, il constate avec amertume que la situation des Algériens ne s’est guère améliorée après leur victoire politique, que l’on continue dans le monde à camoufler en « pacification » des opération de guerre dont on ne voit pas la fin et que de jeunes Français continuent , hélas, à tomber au combat.
Il est peu de témoignages, peu de récits dont je me sois senti aussi immédiatement proche et qui m'aient donné cette impression de rude fraîcheur. Celle de l'évidence, de l'authenticité... Il y a, dans chaque notation, un sens de la dérision et de la vanité qui traduisent de manière saisissante, à vrai dire inespérée, le sort des jeunes gens jetés dans une aventure qui ressemble à une question sans réponse ", dit Jean Daniel du livre de Pierre André Canale, qui fut appelé en Algérie et qui ouvre sa mémoire, quarante ans après. De ses classes en Tunisie à son affectation en Kabylie, beaucoup plus tard à son voyage dans l'Algérie indépendante, il ne s'agit ni d'un récit romancé, ni d'une chronique minutieuse de la guerre : Mission pacification n'a pas d'intrigue, pas de héros ; simplement des silhouettes parfois anonymes, protagonistes éphémères de brèves histoires qui vont du tragique au dérisoire et qui, en une sorte de mosaïque, dessinent peu à peu une large fresque où l'émotion se devine, plus qu'elle ne s'affiche ; une ironie sans illusions, un humour parfois grinçant, une froideur concertée dissimulent pourtant une réelle sensibilité. Ainsi personne ne pourra oublier l'histoire du petit Mohamed, la mascotte dont la fin cruelle est évoquée par une unique phrase : " Alors ceux de la montagne lui avaient fait beaucoup de mal. " Un beau livre qui, comme le dit encore Jean Daniel, " ... suscite un sentiment étrange et calme de gratitude ".
Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.