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Quand elles abordent les problèmes d'environnement, les sciences sociales sont confrontées, peut-être plus qu'avec tout autre objet d'étude, à la difficile question des rapports entre théorie et pratique, raison et action, analyse et engagement. Il est impossible en effet pour un chercheur que sa science met en face d'une situation inquiétante de faire abstraction de ses valeurs. Ce livre traite de diverses questions d'environnement urgentes -- comme celle du réchauffement climatique, par exemple -- sans les abstraire du contexte théorique où elles se posent. Il s'adresse aux chercheurs et aux étudiants concernés par la dimension éthique et sociétale de la connaissance. Les experts québécois et français qui y ont collaboré traitent du lien entre rationalité scientifique et normativité sociale pour illustrer la fécondité du rapport dialectique entre la recherche théorique et empirique, et l'engagement sur le terrain.
La notion d'environnement a pris une extension considérable, elle est utilisée bien au-delà de son univers propre d'impact de l'action de l'homme sur le monde naturel en terme de pollution, de déchets, de conservation de la nature ou de paysage. C'est pourquoi une réflexion sur les représentations de l'environnement dans un contexte de mondialisation est apparue nécessaire.
Comment comprendre la participation citoyenne ? Tel un microcosme, un lieu de représentations sociales, spatio-temporelles, de rencontre de savoirs dont la cohabitation, voire la conciliation participe de la co-construction d'un devenir commun. Lieu qui, par une existence distincte, façonne ce devenir collectif et individuel par l'apprentissage, la formation et l'éducation citoyennes face aux enjeux émergents. Lieu public, qui par correspondance avec le contexte sociopolitique, favorise l'engagement des parties prenantes. Lieu de négociation, d'interprétation, qui acquiert sa légitimité en intégrant, des objectifs, intérêts, enjeux globaux et particuliers. Elle se constitue en un processus de décision de groupe, d'aide à la décision politique et de responsabilité environnementale collective. Aussi doit-elle faire usage de mécanismes de fonctionnement et de communication qui garantissent une communication bidirectionnelle et équitable entre les parties. En trois dimensions -sujet, objet et contexte-, en trois logiques de découverte, d'investigation et de discussion de problèmes sociaux, elle est analysée comme un lieu social conciliant rationalité, accommodation et transaction.
Cet ouvrage est rédigé par des chercheurs reconnus dans leurs domaines (socio logie, histoire, science politique, droit, économie sociale, etc.) comme des experts des aspects sociaux de l'environnement qui n'hésitent pas à s'engager publiquement dans des enjeux d'actualité. En plus d'une introduction qui traite de l'interdisciplinarité dans les sciences sociales de l'environnement et d'une conclusion qui analyse les nouveaux défis posés par la problématique environnementale, l'ouvrage contient dix-sept chapitres regroupés en trois parties : la première, plus théorique, examine les rapports entre la société et l'environnement sous l'angle d'un nouveau paradigme d'analyse des questions environnementales en sciences sociales; la seconde s'attarde à des perspectives plus concrètes et plus critiques relatives aux modes de gestion environnementale; la troisième présente des études empiriques portant sur des aspects environnementaux particuliers. Ce livre s'adresse à tous ceux qui sont fascinés par l'analyse sociale des questions environnementales, par l'interdisciplinarité entre les sciences sociales et naturelles, de même que par la recherche comparative internationale. Il intéressera tant un large public que les professeurs, chercheurs, intervenants ou étudiants attentifs aux rapports complexes qu'entretiennent nos sociétés industrielles avancées avec l'environnement biophysique naturel et bâti.
Cette recherche a pour objectif d'établir un cadre conceptuel et méthodologique pour l'étude des représentations et des discours stratégiques et de l'appliquer a l'industrie de l'environnement. la première partie fait la critique des approches cognitives en management stratégique. Elle établit que si celles-ci envisagent bien le rôle des interactions dans la production des cognitions, elles ne se donnent pas les moyens, en particulier méthodologiques, de prendre en compte l'inscription sociale des représentations. Un cadre conceptuel issu de la théorie des représentations sociales est ensuite propose. La deuxième partie propose un protocole d'étude des représentations constitue d'un schéma-guide en trois étapes et de méthodes pour l'analyse des lieux de détermination sociale des discours (les ancrages) ainsi que pour la collecte et l'analyse des entretiens. La mise en œuvre de ce protocole dans l'industrie de l'environnement produit une grille de lecture qui rend opératoire la notion d'ancrage et qui guide l'interprétation des discours et le repérage des représentations. Trois types d'ancrage sont étudiés. L’ancrage idéologique correspond au mode de résolution de la contradiction entre écologie et économie ; l'ancrage dans la pratique, a la production et au maintien des différents types de règles de contrôle de l'organisation ; l'ancrage socio-historique, a la constitution de la catégorie environnement. Quatre répertoires sont identifies lors des entretiens. Ils croisent deux logiques, celle du client (industriel ou collectivité locale) et celle de l'offre (contrainte ou marche). La voie de recherche proposée découle de ce que l'on conçoit la vie sociale comme la lutte pour "l'interprétation publique" légitime ; elle conduit a explorer les stratégies a partir des discours stratégiques et des représentations qu'ils produisent et reproduisent.