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L'intérêt de l'entreprise fait partie de ces notions peu enviables trop souvent reléguées dans la sphère de la "pré-juridicité". Or, défini comme le principe fondateur d'un ordre juridique privé, il s'impose, au contraire, comme l'instigateur de la juridicité dans l'entreprise. Le phénomène du pluralisme juridique est, dès lors, mobilisé pour analyser les fonctions de l'intérêt de l'entreprise. Celles-ci sont doubles. L'intérêt de l'entreprise apparaît, en premier lieu, comme un instrument de production de la norme. La reconnaissance de cette fonction normative ne pouvait, dès lors, que perturber l'ordonnancement traditionnel des sources en droit du travail. Les transformations qui en découlent mettent en exergue l'émergence d'une nouvelle forme d'ordre public. De surcroît, les valeurs promues par l'ordre juridique d'entreprise, dont l'intérêt de l'entreprise est porteur, interrogent les fondements même de l'ordre étatique et soulève le problème de leur compatibilité. Au-delà, se pose la question des rapports entre l'intérêt de l'entreprise et l'intérêt général. En second lieu, l'intérêt de l'entreprise se présente comme un mécanisme de résolution des conflits d'intérêts au sein de l'entreprise. Cette fonction régulatrice se manifeste à travers plusieurs mécanismes tels que l'abus de droit et le détournement de pouvoir mais ne s'épanouit véritablement qu'à travers le contrôle de proportionnalité. Progressivement, l'intérêt de l'entreprise met en place des processus de coopération internes à l'entreprise aboutissant à une véritable autorégulation de celle-ci. L'essor des chartes éthiques et des codes de bonne conduite atteste d'une telle évolution.
L'intérêt de l’entreprise est une notion incontournable suscitant de vifs débats doctrinaux. Qu’est-ce que l’intérêt de l’entreprise ? Comment est-il appréhendé par les acteurs du droit ? Quel est son périmètre d’application ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre l’étude. Riche d’enseignements, l’approche doctrinale ne permet pas d’aboutir à un consensus. Pure création de la jurisprudence, la notion est employée afin de contrôler les décisions et les comportements des parties à la relation de travail. Bien que la référence à l’intérêt de l’entreprise soit explicite en ce qui concerne le fondement ou les conditions d’exercice du pouvoir patronal, elle permet aussi d’encadrer le comportement et les décisions prises par le salarié. L’ensemble des acteurs concourant au fonctionnement de l’entreprise doit ainsi agir dans le sens de cet intérêt. À cet égard, l’appréhension de la notion se veut plurielle et fonctionnelle. L’adhésion des salariés, ainsi que des représentants du personnel au projet entrepreneurial suppose leur participation à la prise de décision. Malgré les réformes successives, il faut reconnaître que la participation des salariés à la gestion de l’entreprise demeure très limitée. Cela devrait sans doute évoluer avec l’émergence du concept RSE qui, au-delà d’apparaître comme un nouveau mode de régulation des rapports de travail, tend à promouvoir une responsabilisation des acteurs. L’évolution des rapports sociaux, induit par l’internationalisation des échanges, nécessite des réajustements. L'objectif est alors de parvenir à maintenir un équilibre entre la protection des salariés et de leur emploi et la pérennisation des entreprises
Ce travail s'inscrit dans un champ nouveau de recherches, à savoir le droit OHADA, et s'appuie sur une démarche comparative et critique. Il aborde la délicate question du conflit entre l'intérêt des associés (ou des actionnaires) et l'intérêt de la société, personne morale, sur le triple plan national, régional et international.
Unifié autour de l'entreprise dont l'intérêt est envisagé du point de vue du seul employeur, le droit américain n'est pas un droit du travail construit tel que le droit français le connaît. Véritable ordre juridique professionnel autonome, l'entreprise est le cadre d'un droit à la nature ambivalente méconnue. Longtemps une vision réductrice de ce droit a prévalu. Traditionnellement limitée à l'étude de la source de droit conventionnelle, la présentation de ce droit ne reflète pas une image exacte. En vérité, il est un droit " de l'entreprise ", tantôt négocié entre le patronat et les syndicats, tantôt né du pouvoir unilatéral de l'employeur. C'est pourquoi, il tend à négliger la source légale que le droit français privilégie. Aux Etats-Unis, l'organisation générale du droit du travail s'explique notamment par l'importance du libéralisme qui caractérise si singulièrement la société américaine...
À la frontière du droit privé et du droit public, le droit du travail est riche et évolutif. Il est au coeur des grandes questions nationales et européennes : comment assurer un travail à chacun ? Peut-on garantir un travail pour tous et dans quelles conditions ? Tiraillé entre la protection du salarié et l’intérêt de l’entreprise et de l’emploi, le droit du travail est une matière complexe. L’ouvrage embrasse tant les principes unissant les salariés et leur employeur, autour du contrat de travail, que les relations qui lient ce dernier aux institutions représentatives du personnel dans l’entreprise. Cet ouvrage s’adresse : • aux étudiants en licence et master ; • aux candidats aux concours administratifs (ENA, ENM, ENSP, Inspection du travail, etc.) et aux examens professionnels (CRFPA, etc.) ; • aux praticiens et aux professionnels.
Le travail s'apparente à un vocable familier que chacun d'entre nous connaît, manie, utilise. Cette notion, issue de la langue courante, est régulièrement mobilisée par la discipline juridique. Pour autant, constat troublant, tout en étant de nombreuses fois usitée, cette notion ne semble jamais définie précisément et en tant que telle. Le droit positif l'envisage essentiellement au regard de certaines de ses formes particulières : le travail salarié ou le travail indépendant. Il semble dès lors nécessaire d'élaborer une définition juridique du travail, indépendamment des adjectifs qui lui sont habituellement associés. Cette étape est essentielle, dans la mesure où c'est le droit qui permet de tisser le lien entre « l'accomplissement d'un travail » et « la protection de la personne du fait de son travail ». La question de la protection du travailleur innerve en second plan celle du travail et justifie d'autant plus l'intérêt d'en dessiner précisément les contours juridiques. Ce qui manque ce n'est pas tant le travail, entendu dans son sens le plus large. Il est au contraire visible partout où l'homme se trouve, sur des territoires insoupçonnés. Ce qui fait en réalité défaut, c'est le travail qui protège, celui qui permet à l'homme d'être digne, en toute situation de travail. Il convient par conséquent de proposer une définition juridique du travail suffisamment large pour embrasser ses différentes formes : salariée, indépendante, gratuite. L'enjeu principal est que chaque personne puisse avoir accès à une protection suffisante du fait de son travail, quelle qu'en soit la forme. Dans cette perspective, cette recherche envisage la construction d'un statut général du « travail », au regard de la définition juridique proposée, et trace des voies pour une meilleure protection de la personne au travail, au-delà du travail salarié ou rémunéré.
L'auteur s'intéresse à la question de savoir si le droit du travail américain est plus favorable à l'investissement direct étranger (IDE) que le droit du travail québécois dans le contexte de l'ALENA. Pour ce faire, il fait une revue de littérature sur les déterminants de la localisation de l'IDE afin de clarifier l'importance du droit du travail national dans les décisions d'investissement des entreprises multinationales. Celle-ci révèle que la localisation de l'IDE est un processus complexe et multidimensionnel impliquant un grand nombre de facteurs, dont certains sont associés à la demande, d'autres aux coûts, d'autres aux caractéristiques des pays-hôtes, et d'autres, enfin, au risque. Le droit du travail national, bien que revêtant une certaine importance, n'est qu'un facteur parmi d'autres. Elle révèle également que l'importance relative des déterminants de la localisation de l'IDE, incluant le droit du travail national, varie elle-même en fonction d'autres facteurs, comme le secteur d'activité de l'entreprise, sa stratégie, sa taille et la motivation de l'IDE. Ensuite, il fait une étude de droit comparé entre le Québec et le Massachusetts afin d'identifier les principales différences qui existent entre les deux régimes de droit du travail. Cette étude a permis d'identifier des différences importantes entre les deux systèmes étudiés. Ainsi, dans l'ensemble, le droit du travail applicable au Massachusetts se fonde davantage sur les principes de la liberté contractuelle et du laisser-faire que le droit du travail québécois, qui est beaucoup plus interventionniste. Enfin, l'auteur analyse les différences observées dans le cadre de l'étude de droit comparé à la lumière des conclusions de sa revue de littérature sur les déterminants de la localisation de l'IDE. Il en vient à la conclusion que bien qu'à de nombreux égards le droits du travail québécois s'avère plus avantageux que le droit du travail applicable au Massachusetts aux fins de la localisation de l'IDE, c'est plutôt ce dernier qui, de façon générale, s'avère le plus avantageux à ce chapitre. En effet, dans l'ensemble, le droit du travail québécois est susceptible d'imposer des coûts de main-d'œuvre supérieurs et de réduire la flexibilité du marché du travail davantage que le droit du travail applicable au Massachusetts. Or, considérant que le droit du travail national n'est qu'un facteur parmi d'autres dans la décision de localisation de l'IDE, le Québec n'est pas sans moyens. En effet, il possède d'autres avantages comparatifs qu'il peut faire valoir auprès des entreprises qui œuvrent dans des secteurs d'activités où ces avantages concurrentiels sont valorisés et susceptibles d'être exploités. De plus, considérant que le droit du travail national a un importance relative qui varie elle-même en fonction d'autres facteurs, le droit du travail québécois n'a pas nécessairement le même effet sur tous les investisseurs. Enfin, considérant que le droit du travail remplit des fonctions sociales autant que des fonctions économiques, c'est un faux débat que de mettre l'accent uniquement sur les conséquences « négatives » du droit du travail national sur l'IDE. En effet, c'est faire complètement abstraction de la question des coûts sociaux que le droit du travail permet de prévenir au sein d'une société.