Jean-Marc Bascourret
Published: 1997
Total Pages: 652
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L'intégration de la protection de l'environnement dans la gestion de l'entreprise s'inscrit dans une double perspective analytique. Elle s'effectue soit par "l'externe", c'est à dire en s'appuyant sur la mise en place du cadre réglementaire environnemental, soit par "l'interne", en intégrant l'impératif écologique au sein même de sa réflexion stratégique. Notre recherche vise à mettre en lumière les répercussions stratégiques pour l'entreprise de ces deux modes d'intégration environnementale. L'intégration par "l'externe", articulée sur les mécanismes de la taxation-subvention (issues de l'internationalisation des externalités d'environnement) et sur les procédures de dépassement de la simple conformité réglementaire, est orchestrée par les pouvoirs publics dans un objectif précis : orienter la gestion d'entreprise vers davantage d'intégration environnementale. Nous posons alors le problème de savoir si l'entreprise, de son côté, n'effectue pas une lecture stratégique spécifique du cadre réglementaire d'environnement. L'intégration par "l'interne" s'opère au niveau de la réflexion stratégique de l'entreprise. Elle repose sur l'existence d'un système d'information environnementale, et sur le recours à un processus de réflexion stratégique plus ou moins planifié. L'objectif de ces outils est de permettre le développement du comportement écologique en entreprise. Dès lors, il nous a semblé essentiel de savoir ce qu'il en était réellement, et comment l'entreprise l'envisageait par rapport aux outils disponibles. Pour répondre à ces interrogations, l'analyse empirique s'est fondée sur une enquête auprès de 65 entreprises du secteur des fabricants de peintures et vernis en France, et de trois post-tests auprès des firmes de cet échantillon. Elle nous a conduit à deux conclusions majeures. Premièrement, nous observons que dans le cadre d'une intégration par "l'externe", les entreprises ont une lecture stratégique d'apporoche indirecte du cadre réglementaire d'environnement. Deuxièmement, il apparait que dans le cadre d'une intégration par "l'interne", la réflexion stratégique ne s'effectue pas sur la base de systèmes planifiés, sans pour autant les rejeter. Les entreprises privilégient les comportements réactifs et préactifs, orientations stratégiques qu'elles souhaitent retrouver dans les processus de reflexion.