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En Afrique subsaharienne, au cours de ces dernières années, le nombre et l'intensité des conflits armés restaient un sujet de vive préoccupation exigeant une réponse globale. Ces conflits ont pour cause profonde et conséquence principale des violations graves des droits de l'homme. L'Organisation des Nations Unies pour rétablir, construire et consolider la paix en Afrique subsaharienne, a déployé des opérations polyvalentes de maintien de la paix avec des composantes droits de l'homme et des opérations pour les droits de l'homme. L'Organisation de l'Unité africaine puis l'Union africaine et les organisations sous-régionales africaines ont mis en place des mécanismes de prévention, de gestion et des résolutions des conflits armés. Toutes ces organisations ont acquis la conviction et la preuve qu'il n'y a pas de développement durable dans un environnement conflictuel et que l'existence des conflits armés est un obstacle majeur à la réalisation de l'intégration économique par ailleurs, elles ont également compris, à l'instar des Nations unies que la paix et le développement sont largement tributaires du respect effectif des droits de l'homme. Il est donc indispensable pour l'Uion africaine et les organisations sous-régionales africaines, d'intégrer les droits de l'homme dans la structure et le fonctionnement de leurs mécanismes respectifs. Cela constituerait une avancée dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits et le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique subsaharienne.
La problématique relative à la résolution (ou au règlement) des conflits en Afrique subsaharienne peut paraître complexe au regard de l’importance des enjeux. Cette thèse est avant tout un travail de recherche qui consiste tout d’abord à comprendre les causes essentielles de ces conflits. Celles, qui sont à l’origine de la déstructuration des sociétés africaines mais aussi de l’instabilité politique, économique et sociale. Par ailleurs, les conséquences désastreuses (trafics d’armes, constitution de groupements armés, enrôlement d’enfants soldats etc.) que ces phénomènes de conflits ont engendrées dans plusieurs zones de la sous-région ne font qu’accroître la nécessité de parvenir à une paix durable. Ainsi, l’ONU a décidé d’installer cette question au centre de ses préoccupations. Le continent s’inscrit également dans une démarche régionale et sous-régionale. Des organisations sous-régionales se sont créées peu à peu et œuvrent dans le but de renforcer la coopération inter-africaine. De plus, l’OIF, le Commonwealth et la Ligue Arabe qui entretiennent un lien culturel et historique avec le continent affichent leur volonté d’œuvrer au règlement de ces crises et conflits. L’Afrique, a mis un certain temps à construire une politique commune cohérente. Après l’OUA, c’est aujourd’hui l’Union Africaine, qui doit donner un nouveau souffle au continent. Prendre leur destin en mains par le biais de l’intégration régionale et proposer une nouvelle forme de coopération et de gouvernance, sont les principales perspectives proposées par les chefs d’Etat africains. La constitution des Etats-Unis d’Afrique serait alors envisagée comme une solution à la « renaissance » africaine.
Au-delà des analyses juridico-institutionnelles, anthropologiques, ethnologiques et socio-historiques des conflits politiques qui transforment le développement dans de nombreux pays africains en mythe de Sisyphe, cet ouvrage démontre que les conditions dans lesquelles les pays africains ont obtenu leur indépendance les exposaient aux violences actuelles. La politique interne des pays tout comme leur sécurité dépendent des rivalités géostratégiques entre grandes puissances et entre multinationales à visée stratégique.
Caractérisée par un paysage politique en pleine restructuration, l'Afrique représente un laboratoire incontournable pour l'étude de la guerre. Au-delà du cadre national, la région devient un lieu d'action où se concentrent les stratégies des Etats et les modes d'actions de ceux qui contestent leur autorité et leur légitimité. Ces dynamiques s'intègrent plus largement dans l'évolution de "systèmes de conflits", définis comme des espaces sociopolitiques et transétatiques au sein desquels les représentations sociales interfèrent avec les enjeux politiques. La formation de la région témoigne ainsi de la nature de la recomposition des espaces politiques. Dans un contexte où le désordre national se propage, émerge un ordre régional dicté par la protection des intérêts étatiques. Dans sa dimension sécuritaire, la région peut être interprétée comme un moyen pour les Etats de se réapproprier leurs prérogatives en matière de sécurité. La réactualisation des organisations régionales africaines apparaît comme le cadre le plus emblématique d'un discours prônant "une appropriation africaine des problèmes africains". Depuis 2002, cette perspective se matérialise par la création d'une Architecture africaine de paix et de sécurité, soutenue par les Nations unies et l'Union européenne. Ce multilatéralisme régionalisé influe à présent sur le contenu et les modalités d'exécution des politiques de résolution de conflit. Sa mise en oeuvre dépend d'une intégration cohérente de l'ensemble des politiques publiques de sécurité à l'échelon régional africain. L'Afrique témoigne donc d'une tendance où la région, du fait de sa dualité, est centrale pour l'étude de la guerre et de la paix. Sans être spécifique à l'Afrique, la formation des espaces régionaux reste dépendante du degré d'instrumentalisation et d'appropriation dont elle fait l'objet.
Le nouveau système africain de maintien de la paix trouve son fondement dans les transformations intervenues dans la société internationale dès le début de la décennie 1990. Il est simultanément une réponse aux limites des mécanismes antérieurs de règlement des conflits en Afrique et une réaction régionale à l'évolution de la stratégie onusienne vers un partage de responsabilité avec les organisations régionales. Il ouvre en tout état de cause une nouvelle page du maintien de la paix en Afrique et élève les OIG africaines au rang des principaux acteurs de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits sur le continent. L'activisme des OIG africaines dans les processus de paix en Côte d'Ivoire, au Darfour (Soudan), en Somalie, en République centrafricaine et dans plusieurs autres situations de conflit en Afrique subsaharienne, atteste de cette place centrale désormais occupée par le nouveau système continental. Ces multiples initiatives de paix prises en moins d'une décennie, ne permettent pas de conclure à l'existence d'une culture stratégique africaine. Mais elles établissent tout au moins les prémisses d'une emprise de l'Etat africain sur le nouveau système de sécurité. Il découle en effet des fonctions et des pouvoirs des nouvelles structures de sécurité collective que l'Etat africain se situe au coeur du système continental de sécurité en ce sens qu'il en est le principal, voire l'unique sujet et objet. Cependant les nouveaux conflits africains impliquent une multitude d'acteurs autres que les Etats, d'où l'une des principales incohérences du système. Par ailleurs, la configuration des différentes organes ainsi que l'articulation de leurs compétences et pouvoirs respectifs, suscitent d'importantes réserves sur l'aptitude du nouveau système à assurer la prévention, la gestion et le règlement des nouveaux conflits africains. C'est ainsi que les principales limites du nouveau sytème continental de sécurité sont, pour l'essentiel, inhérentes à sa conception. Il aurait ainsi besoin moins d'un appui d'Etats et d'OIG étrangers, que d'un renforcement interne consistant principalement en la restauration de l'autorité du Conseil de paix et de sécurité (CSP) de l'UA qui semble être plus une structure de représentation étatique qu'un organe central d'une fonction de prévention, de gestion et de règlement des conflits.